- éthériser
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• 1850 ; « combiner avec l'éther » 1838; de 2. éther♦ Méd. anc. Faire respirer de l'éther à (qqn) pour insensibiliser. ⇒ anesthésier. — N. f. ÉTHÉRISATION , 1847 .⇒ÉTHÉRISER, verbe trans.A.— [Correspond à éther I A] Vx et littér. Rendre éthéré, épurer, sublimer.— Emploi pronom. réfl. Tantôt l'âme repasse dans un autre corps (...) tantôt elle s'éthérise et passe à l'état d'ange ailé (NERVAL, Illuminés, 1852, p. 292). Cf. aussi algébriser ex. 3 :• Je le vois [l'art], à mesure qu'il grandit, s'éthérisant tant qu'il peut, depuis les pylônes égyptiens jusqu'aux lancettes gothiques, et depuis les poèmes de vingt mille vers des Indiens jusqu'aux jets de Byron.FLAUB., Corresp., 1852, p. 345.B.— [Correspond à éther II A] Vieilli. Administrer de l'éther en vue d'une anesthésie. Je menai ma chère mie et sa tante, Mme Mialaret de Bordeaux, chez le dentiste, qui devait l'éthériser (MICHELET, Journal, 1849, p. 58).— P. ext. Anesthésier. Éthériser un chien par la compression du cerveau et voir ce qui en résulte sur la circulation (C. BERNARD, Notes, 1860, p. 194).Rem. 1. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. éthérisé, ée. a) [Correspond à éthériser A]. C'est de l'Ovide un peu raffiné et éthérisé (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 9, 1863-69, p. 392). b) [Correspond à éthériser B]. Un animal éthérisé (C. BERNARD, Princ. méd. exp., 1878, p. 248). Emploi subst. « Ça m'a-t-il fait bien mal? » disait un éthérisé après l'opération (GONCOURT, Journal, 1862, p. 1070). 2. La plupart des dict. gén. enregistrent le subst. masc. éthérisme. ,,État dans lequel on a, par l'influence de l'éther ou du chloroforme, perdu tout sentiment`` (LITTRÉ); intoxication chronique par l'éther.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1838 « convertir en éther » (Ac. Compl. 1842); 2. 1850 « rendre inconscient par inhalation de vapeurs d'éther » (Journ. de méd. et de chir. pratiques, XXI, 187 ds QUEM. DDL t. 8); 3. 1852 fig. (NERVAL, loc. cit.). Dér. de éther; suff. -iser. Fréq. abs. littér. :12.
DÉR. Éthérisation, subst. fém. Action d'éthériser; résultat de cette action. a) [Correspond à éthériser A] Je me figure le purgatoire comme un immense parc, éclairé d'un jour polaire (...) où s'épurent les amours commencés sur la terre, en attendant la complète éthérisation (RENAN, Feuilles dét., 1892, p. XXVI). b) [Correspond à éthériser B]. Étudiez vite l'éthérisation. Il serait beau qu'à sept ans vous n'eussiez pas encore une opinion faite sur la puissance anesthésique du protoxyde d'azote! (FRANCE, Livre ami, 1885, p. 270). — []. Ds Ac. dep. 1878. — 1res attest. a) 1838 « action d'éthériser » chim. (Ac. Compl. 1842); b) 1855 chir. (NYSTEN : éthérisation : Méthode particulière d'administrer de l'éther par les voies respiratoires, imaginée en 1846 par le docteur Jackson, des États-Unis, et destinée à suspendre momentanément les fonctions sensoriales); du rad. de éthériser, suff. -(a)tion — Fréq. abs. littér. : 6.
éthériser [eteʀize] v. tr.ÉTYM. 1838; de éther.❖1 Chim. Vx. Combiner avec l'éther. || Éthériser un liquide.2 a (1850). Méd., vx. Faire respirer de l'éther pour insensibiliser. ⇒ Anesthésier. || Éthériser un malade. — Pron. (réfl.). || S'éthériser : s'intoxiquer à l'éther.♦ Absolument :0 On doit cesser d'éthériser, quand la résolution musculaire est complète et lorsqu'on s'est assuré de l'abolition de la sensibilité.Journal de médecine et de chirurgie pratiques, 1850, in D. D. L., II, 8.b Mod. || Éthériser un insecte.3 Hortic. || Éthériser des plantes destinées au forçage.❖DÉR. Éthérisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.